Il y a les voyages
Sans vent
Et les tempêtes
Qui trop rarement
S’en vont
L’océan si profond
On s’y plonge en avant
Et c’est si long
On y visite
Le pire
L’envie d’abandonner
L’idée
Du rire
Mais le rivage lit souvent
Des messages
A ceux qui au fond
Essayent de les écrire

Vivants

Il y a les voyages
Qui nous mènent
Sur les rivages
Sombres et lumineux
On s’y retrouvent sans âge
Avec la mine
Illuminée
De ceux
Qui ne voient plus le paysage
Ils en reviennent souvent
Ulysses il reverront le printemps
Seuls sur ces îles
Ils regardent devant
Leur asile les leurs et l’eau salée
Il savent au fond
Qu’il les entend
Le soleil


Levant

Il y a les voyages
Au fond des cavernes
Où les cyclopes
Attendent le pied ferme
Le passage
De nos galères
Il est des jours où
L’on respire
Trop peu
Il est des brumes
Où sous la lune, perdus
On se souvient qu’ion est devenu
Personne
Il est des voyages
Que bien sûr
On


Pardonne

Il y a les voyages
Aux créatures
Sauvages
Où Circé nous perd
Au fond de ses breuvages
Où le calme
Est en cage
Il est des soirs
Où l’on écume nos jours
Et les nôtres
Il est des autres
Où les lianes
Sous la lune
Ne nous lient plus pour


Toujours

Il est des voyages
Qui mènent au royaume sombre
Où les zones d’ombres
Semblent reposer
On en revient
L’œil aiguisé
On s’en souvient
Qu’on a glissé
Mais la lumière qui nous attend
Il y a des voyages
Dont on revient à temps


À temps

Il est des voyages
Où comme Ulysse
On a laissé les siens
Il est des vents qui nous poussent
Vers nos lointains confins
On en revient pourtant
Et c’est un délice
Certain
De retrouver son jardin
Il est des voyages
Qui écoutent nos silences
Il est des retours
Où enfin l’on

s’élance

Il y a les voyages
Sans vent

Et les tempêtes
Qui un jour
S’en vont

Jérôme